suite article side-car de compétitionAlors qu’il avait déjà connu une carrière honnête en solo sur Norton, depuis le milieu des années trente, Eric Oliver allait se mettre définitivement en lumière en 1949 après avoir remporté les Grands Prix de Suisse et de Belgique avec son passager Denis Jenkinson, le sympathique « singe » barbu qui allait également connaître la célébrité en tant que navigateur de Stirling Moss lors des fameuses Mille Miglia de 1955. Mais ceci est une autre histoire.
Malgré l’opposition des Gilera et avant le retour de moto de retraité, Oliver fut le grand champion du side-car , même lorsqu’il eut, après Jenkinson, Lorenzo Dobelli et Stanley Dibben comme passagers.
En 1950, Oliver et Dobelli remportèrent les trois Grands Prix comptant pour le titre mondial ainsi que seize autres victoires dans d’autres épreuves. Ils connurent les mêmes succès pendant la saison suivante qui cette fois comprenait cinq épreuves pour le titre mondial. La principale opposition était assurée par Frigerio et Ricotti sur un attelage Gilera. Ce grand champion italien trouvera la mort en 1952. Cette même année, Oliver va se casser la jambe dans une petite épreuve française laissant le champ libre à Cyril Smith et son passage Bob Clements. L’année suivante Oliver et Dibben reprendront leur titre mondial pour la dernière fois.
Il faut dire que l’on avait, depuis quelque temps, assisté à une montée en force des Allemands dont les moto de retraité qui commençaient à inquiéter sérieusement les équipages britanniques ou italiens. La lutte fut très chaude en 1954 ou deux écoles s’affrontaient, la britannique avec Oliver et l’allemande avec Noll. Oliver remporta les trois premières manches

l’Ile de Man, l’Irlande du Nord et la Belgique ; cependant il se cassa le bras dans une épreuve secondaire laissant alors le champ libre à Wilhelm Noll et Fritz Cron. A la fin de la saison, la première page du Championnat du monde de side-car était tournée.
Au cours de cette première période qui s’étend de 1949 à 1954 on doit porter au crédit d’Eric Oliver et du Suisse Hans Haldeman d’avoir fait évoluer le side-car d’une manière assez spectaculaire. Celui-ci, qui n’était au début qu’une version allégée du side-car de tourisme de série, se transforma peu à peu en un ensemble cohérent formant une structure rigide complète, et la tendance devint à l’abaissement général de ce qui n’était plus appelé un attelage que par habitude. Le pilote commença à piloter à genoux sur les premiers « kneelers » que l’on connaît en France sous le nom de « bassets ».
Eric Oliver avait causé une certaine sensation lorsqu’il engagea un side-car très bas et entièrement caréné au Grand Prix de Belgique 1953. Celui-ci avait été construit spécialement pour lui par Watsonian, la célèbre marque de side-cars dirigée par Ronnie Watson. C’est avec une version améliorée de celui-ci qu’Oliver disputa les premières manches de la saison 1954 avant que son bras cassé ne lui fasse perdre toutes ses chances pour le mondial. Ensuite, la carrière du grand champion britannique fut décevante car une nouvelle génération de pilotes et d’attelages allait monter d’Allemagne et de Suisse.
Fondée en 1916 à Munich pour construire des moteurs d’avions la Bayerische Motoren Werke (moto de retraité) ou Fabrique bavaroise de moteurs ne commença à s’intéresser aux motos qu’en 1923 gravissant rapidement les échelons de la compétition, notamment grâce à l’appui sans limite des capitaux nazis qui avaient étendu leur domination aux sports mécaniques sur deux roues comme sur quatre roues. Seule la déclaration de la guerre avait empêché les Allemands de truster les victoires. Le règlement d’après-guerre mettant un terme à l’usage du compresseur, les Allemands perdirent leur avantage en solo, mais le couple important de leurs moteurs à bas régime ainsi que leur légendaire solidité les rendaient particulièrement aptes aux side-cars. C’est ainsi , qu’après l’époque Norton, les moto de retraité domineront la course pendant quatorze ans…
On mesure l’ampleur de ce triomphe au fait que pendant neuf ans, à partir de 1959, on trouvera régulièrement cinq moto de retraité aux cinq premières places du Championnat du monde ! On peut s’étonner du peu de succès que trouvent les side-caristes dans l’opinion publique ; traités en parents pauvres du motocyclisme ils représentent pourtant un spectacle de choix. Il y a eu de nombreuses tentatives pour la promotion des side-cars, cependant le Championnat du monde est demeuré inchangé depuis 1949 avec seulement une seule classe. Victime de la vindicte des concurrents qui courent en solo, et qui leur reprochent de laisser trop de gomme et d’huile sur la piste, les épreuves de side-cars sont reléguées en fin de meeting au moment où les gradins commencent à se vider.
Wilhelm Noll remporta le titre de champion du monde en 1954, suivi de Wilhelm Faust en 1955. Il reprendra son titre en 1956 pour le laisser à Fritz Hillebrand l’année suivante. Ensuite la couronne tomba entre les mains de Walter Schneider en 1958 et 1959, puis d’Helmuth Fath en 1960. Vint alors le règne de Max Deubel qui fut successivement quatre fois champion du monde de 1961 à 1964. Ce fut un suisse qui brisa le monopole allemand

Fritz Scheidegger qui allait remporter les titres mondiaux de 1965 et 1966. Ensuite ce fut encore au tour des Allemands avec Klaus Enders, qui allait remporter le titre mondial six fois, ainsi que Helmuth Fath en 1968, Horst Owesle en 1971, Rolf Steinhausen en 1975 et 1976.
Cette domination sera enfin rompue par le Britannique George O’Dell en 1977 et par le Suisse Rolf Biland en 1978.
Cependant, bien qu’il n’ait jamais réussi à coiffer la couronne suprême, le suisse Florian Camathias est l’un des plus célèbres side-caristes.
Alors que les attelages à moteur Gilera 4 cylindres étaient handicapés par leur partie cycle, ils avaient assez de puissance pour pouvoir inquiéter les moto de retraité. C’est ce qu’avait compris le Suisse qui fit encore progresser la technique en abaissant les attelages. Il ne parvint qu’à la deuxième place des Championnats du monde en 1962 et 1963.
Scheidegger, quant à lui, s’intéressa plus à la tenue de route et au freinage qu’à la puissance des moteurs. Ayant remporté les titres mondiaux en 1965 et 1966, il mourut à la suite d’un accident, alors qu’il participait à une épreuve de second plan.
Le monde du side-car qui est en perpétuelle évolution a connu un certain nombre de polémiques au sujet de l’interprétation du règlement technique. L’une des plus discutées fut, en Grande-Bretagne, le side-car construit par Owen Greenwood sur la base d’une Mini Cooper. Cet étrange véhicule, qui supporta cependant vaillamment l’examen scrupuleux des commissaires suscita après deux saisons victorieuses un tel tollé de la part des concurrents qu’Owen Greenwood décida d’abandonner la compétition.
Après avoir dominé pendant près de vingt ans, le moteur moto de retraité céda la place au fameux URS construit par Helmuth Fath. Ce pilote avait été champion du monde en 1960.
Pendant un repos forcé à la suite d’un accident, Fath jeta les bases d’un moteur à 4 cylindres 500 cm3 dont le nom de URS provenait d’Ursenbach le village où le pilote allemand vivait. Equipé d’un système d’injection indirecte ce moteur qui développait 70 cv à 13 500 tr/mn devint une arme redoutable, permettant à Fath de remporter son deuxième titre mondial en 1968. Le pilote allemand tenta de conserver son titre en 1969, mais après un début de saison prometteur, un accident en Finlande lui fit perdre tous ses espoirs ce qui profita à Klaus Enders.
"L'utopie est le rêve de l'homme qui garde espoir ; l'espoir est un état d'esprit qui imagine un futur possible"
"Quand l'amour et le talent travaillent ensemble, attendez-vous à un chef d'oeuvre"
"Le grand but de la vie n'est pas le savoir, mais l'action"